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LANGUE : français
DATE : 22 février 2024
TYPE : Note, Arctic Expedition Journal


The Arctic Expedition Journal #1 : THE ARCTIC CIRCLE RESIDENCY AU PRINTEMPS 2024, PRÉPARATION D’UNE EXPÉDITION DANS L’EXPÉDITION


Crédit photo : Claire Dibble

LE PROJET : UNE EXPÉDITION EN ARCTIQUE INCLUANT LA RÉSIDENCE ARTISTIQUE INTERNATIONALE ‘THE ARCTIC CIRCLE RESIDENCY’. DÉPART DÉBUT AVRIL DES PAYS-BAS EN VOILIER.

INTÉGRATION(S) : CRÉATIONS IN SITU, PUIS CRÉATION EN ATELIER ET UNE EXPOSITION.

J’ai été invitée à rejoindre la résidence artistique internationale ‘The Arctic Circle Residency’ au printemps 2024. La résidence artistique réunit des artistes et scientifiques, et se déroule pendant trois semaines sur le voilier Antigua, qui naviguera dans l’océan Arctique, autour de l’archipel de Svalbard, avec des escales quasi quotidiennes.

L’ANTIGUA au Svalbard, crédit photo : Beau Carey


Entouré en rouge : le Svalbard, l’archipel norvégien du Grand Nord

L’expédition :
La logique serait de se rendre au Svalbard en avion. Je commence en novembre 2023 à penser le projet mais je m’interroge : pourquoi pas me rendre au Svalbard autrement qu’en avion. Pour des raisons écologiques, dans un premier temps, mais également par goût du challenge et de l’aventure. Mais il s’agit aussi de faire l’expérience, sensorielle et créative, d’un rapport au temps, à l’espace et aux distances de manière singulière. Ces pensées émergent pendant la lecture du roman de Léonie D’Aunet, ‘Voyage d’une femme au Spitzberg’.

Polaroid, 2024

Je me rends compte pendant ma lecture que la majeure partie du roman se déroule pendant le voyage aller (et retour) du Spitzberg, l’île principale du Svalbard. Je trouve cela passionnant : Léonie D’Aunet au Spitzberg raconte son passage en Allemagne, en Laponie … avec ce but : le nord. Son action de se rendre au Spitzberg est fondamentale, centrale, longue car elle va loin. Je m’interroge, je trouve ça presque tragique que les voyages en avion annulent, effacent cela : cette longueur, ces distances. Les distances deviennent des temporalités extrêmement courtes. Je me dis que j’ai cette possibilité-là, la qualité consciente du temps ; je décide d’en faire un choix. Mon aventure au Svalbard ne sera pas un momentum court, compressé entre d’autres projets, mais elle sera complète et longue. Je suis artiste et je fais de mon temps une part importante de mon processus créatif. Je ne remplis pas mon temps de création mais plutôt, oui, je fais le choix que le temps qui m’est accordé par la vie devienne cette matière à création.  Le temps m’interroge souvent. Sa lenteur possible, son urgence, et son rapport à l’espace, aux espaces. Je commence alors des recherches, difficiles et laborieuses, pour me rendre au Svalbard sans avion. Je contacte l’organisation de la résidence qui m’explique que les résidents prennent toujours l’avion pour arriver à Longyearbyen, où nous avons rendez-vous pour le départ de la résidence.

Capture d’écran Google

Je suis une fille de la montagne, je ne connais pas les mers et océans, leurs vagues et leurs vents, je ne connais pas de marins. Je dois me rendre au Svalbard au mois d’avril. J’apprends rapidement que la période n’est pas propice aux passages en bateau, entre le nord de la Norvège continentale et le Svalbard. Les vents sont forts, les glaces d’hiver pas encore fondues. Les traversées plus courantes commencent en mai. On me donne des contacts, j’explore sur internet. J’écris beaucoup (beaucoup) d’emails. Je reçois de nombreuses réponses bienveillantes et gentilles, mais négatives. Une amie de ma mère, qui a travaillé en Arctique me confirme par un ami basé à Tromsø en Norvège que je vais avoir du mal à trouver pour avril. J’abandonne doucement l’idée. Puis je reçois un email : un équipage et leur gros voilier part début avril des Pays-Bas pour le Svalbard, ils sont touchés par mon projet, son lien à la protection de l’environnement et ma mission d’artiste, ils veulent me soutenir. Ils m’invitent à bord et sont d’accord pour m’emmener au Svalbard.

Le bâteau avec lequel je me rends au Svalbard, crédit photo : Tallship Company

Je partirai donc les derniers jours de mars 2024 en train de Grenoble à Paris puis à Amsterdam, puis d’un port du nord des Pays-Bas. En fonction de la météo, nous partirons avec le voilier entre le premier jour et le sixième jour du mois d’avril. Environ vingt-cinq jours plus tard, nous arriverons au Svalbard. J’espère avoir quelques jours de battement à Longyearbyen avant de rejoindre le voilier pour le début de la résidence artistique. Je ne sais pas encore comment et quand je rentre du Svalbard, je n’ai pas encore trouvé de bateau pour mon retour.

Je travaillerais en Arctique in situ, sur des glaciers et dans le froid, dans des conditions plutôt extrêmes.

Crédit photo : Greg Lock

Ma préparation inclut la logistique du voyage avec l’organisation de mon équipement pour l’Arctique. Buts : avoir chaud, rester au sec et garder la quantité d’affaires au minimum car nous sommes sur un voilier et la place est limitée. Mes achats d’équipements se font majoritairement de seconde main. La logistique engage également l’organisation de mon travail en Arctique : matériel photo, de quoi dessiner et écrire, prises de son, et la préparation d’oeuvres qui sont encore confidentielles. Pendant la résidence, lorsque “à terre”, nous serons toujours accompagnés par des guides armés, comme requis par la loi, notamment en protection des ours polaires. Lors de cette expédition polaire, je n’aurai pas internet ni de réception et d’émission téléphone. Je dois choisir un seul contact, dans mon cas ma maman, qui pourra écrire en cas d’urgence à une adresse email spécifique, qui est lue une à deux fois par jour sur le bateau.

L’ANTIGUA au Svalbard, crédit photo : Claire Dibble

Crédit photo : Julie Forgues

Le projet artistique :
Dans ce contexte polaire et singulier, place au projet artistique !

Dans le contexte arctique, l’environnement est caractérisé par le temps froid où l’eau est présente sous formes solides (glace et neige). Le réchauffement climatique a un effet très fort sur les glaciers : ils fondent à une vitesse extrême, comme l’ensemble des glaciers sur la Terre. Les glaciers sont un témoin fort du désastre écologique. Dans la continuité de ma pratique écopoétique basée dans les Alpes, j’étends ici mon travail dans les montagnes et glaciers du grand Nord en Arctique.


Extraits de “LA MONTAGNE, revue offocielle du Club Alpin Français”, n°355, Novembre-Décembre 1951, archives de l’artiste

J’interroge le rapport humain à la finitude écologique et au concept de perte. Je questionne, encore et à nouveau, la possession humaine de la Terre et l’égo humain qui place l’homme comme personnage central. De cette substance prend naissance mon épopée artistique, esthétique et philosophique en Arctique : mon projet écopoétique se centre autour des éléments de la glace, du vent et de l’eau, comme réceptacles de symboles et d’entités invisibles dans le contexte du désastre écologique.

Travail préparatoire, encre indigo sur glacier, 2023

Un ensemble d’oeuvres pluridisciplinaires seront créées, entre poésie, contemplation et revendication désobéissante et subversive. Cet ensemble écopoétique, devenant un cosmos artistique a quatre aspirations  :

  1.  Contemplation, comme pratique écopoétique,
  2. Soulèvement, comme une action désobéissante et engagée,
  3. Protection, comme un sort, une inaction, un appel,
  4. Régénération, comme le possible dans les ruines du désastre écologique, penser et planter demain en tant qu’individus, en tant que collectif en faisant partie de la communauté terrestre.

Le projet comprend le temps de l’expédition puis la création d’œuvres au retour dans mon atelier pendant quelques mois. Ensuite, le projet est de créer une exposition.

Soutenir le projet :
J’ai besoin de soutien pour avancer ! Depuis quelques mois des oeuvres originales sorties de mon atelier sont en vente sur ma boutique en ligne créée spécialement pour soutenir ce projet. Chaque achat, même modeste, aide pleinement et directement le projet. Je remercie vivement toutes les personnes qui ont déjà acheté des oeuvres depuis la mise en ligne de la vente. Cette vente est une manière un peu personnelle de faire un financement participatif : je vous engage vivement à soutenir ce gros projet, et à inonder votre environnement et vos murs d’art ! Art is power !

Le lien est le suivant : SHOP

Et si vous souhaitez me contacter, discuter, poser des questions sur les oeuvres en vente, engager une collaboration (…) : je suis au bout de cette ligne internet : CONTACT@DEDENISE.COM






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